Les devoirs de vacances

Votre enfant va être en vacances pendant deux mois, c’est long deux mois pour un enfant de 6 à 12 ans. Risque-t-il d’oublier ce qu’il a appris durant l’année scolaire ? Peut-on mettre à profit cette période pour lui faire acquérir les notions qu’il maîtrise mal et dont il aura besoin dans la classe supérieure ? Est-il souhaitable de le faire travailler durant l’été ? Et si oui, les cahiers de vacances constituent-ils un bon support ?

D’abord quelques remarques.

Certains d’entre vous ont dû déjà se retrouver au seuil de leurs congés annuels avec :

  • une documentation à étudier,
  • un dossier à terminer,
  • un rapport à rédiger pour la rentrée .

Comment avez-vous vécu cette charge ?

Elle vous a sans doute pesé, même si votre métier vous apporte par ailleurs beaucoup de satisfaction. Etre obligé, durant ses vacances, consacrer du temps à une tâche qui relève de l’activité professionnelle, prend vite des allures de pensum. On ne parvient pas à s’y mettre, encore moins à s’y tenir et on n’a jamais l’esprit totalement libre.

Nous ne pourrons pas éviter à nos enfants, étudiants, d’être confrontés à cette situation pénible s’ils ont, un jour, à repasser en septembre des examens échoués en juin. Peut-être pouvons- nous les en dispenser tant qu’ils sont en âge scolaire !

 

Restent que vous pouvez vous poser…

Quelques questions tout à fait légitimes.

        1.Mon enfant va-t-il oublier ce qu’il a appris ?

La durée des vacances d’été en France engendre inévitablement une déperdition des connaissances accumulées  par les élèves. Toutefois celle-ci reste limitée et surtout partagée. En outre, les maîtres l’intègrent dans leurs programmations et reprennent en début d’année scolaire les apprentissages de l‘année précédente.

En fait, quand un enseignant découvre ses nouveaux élèves, il a un peu l’impression de mécaniques grippées: ils écrivent lentement, se trompent en posant des opérations… Avec un peu d’huile dans les rouages, tout se met en marche en quelques jours.

      2. Peut-on mettre à profit les vacances pour rattraper son faible niveau dans les domaines où il a de mauvais résultats ?

S’il s’agit d’un collégien en difficulté dans un domaine précis, par exemple une langue vivante, c’est possible à condition que lui-même se montre partie prenante et que vous disposiez de ressources, à tous les sens du terme, c’est-à-dire de temps et de compétences si vous souhaitez vous occuper de lui vous-même ou de moyens financiers pour rémunérer un intervenant compétent qu’il vous faudra trouver. Il serait illusoire de penser qu’un adolescent va pouvoir travailler seul une matière ardue pour lui, même à partir du support d’un cahier de vacances.

Les réserves s’avèrent encore plus fortes dans le cas d’un écolier qui aura encore plus de peine qu’un collégien à admettre la contrainte d’un travail scolaire pendant les vacances sauf si vous lui consacrez beaucoup de temps sans vous énerver et si vous parvenez à transformer les séances de révision en moments privilégiés parce que partagés avec vous. Mais il vous faudra des compétences pédagogiques qui ne sont pas données à tous et dans tous les cas bien de la patience.

 

Franchement, sans mettre comme le disait la chanson « les cahiers au feu et les maîtres au milieu », mieux vaut laisser les enfants – et leurs parents – libres de toute tâche scolaire pendant les vacances ce qui ne signifie pas exclure de juillet et août toute activité intellectuelle.  Il y a mille façons de solliciter l’intelligence d’un enfant et ses connaissances scolaires sans rejouer la salle de classe : lire des livres et des magazines avec lui, lui faire écrire quelques cartes postales à ses proches, jouer  avec lui à des jeux de construction, de société, de résolution d’énigmes…

 

Quant aux inconditionnels des cahiers de vacances, je ne les oublie pas.

A suivre…