Un petit livre pour parler de l’immigration avec des enfants de 5 à 8 ans.

Koko au pays des Toutous

Jean-Benoît Meybeck

Des ronds dans l’O éditions

 

Aspects matériels

C’est un petit livre carré de 18,5 cm de côté.

L’album est sorti en 2016 aux éditions Des ronds dans l’eau qui publient des albums, des romans des BD souvent « engagés » ; il coûte 10 Euros.

 

L’histoire

C’est celle d’un migrant économique.

Koko est un jeune chien qui vit dans un pays où il n’y a rien à manger.  Il se laisse convaincre de partir vers des terres plus riches où la vie, de loin, paraît plus heureuse.  Mais le racket des passeurs, les difficultés de la traversée, le mauvais accueil dans le pays d’arrivée le feront déchanter.

 

Les illustrations

L’auteur a fait le choix d’une forme de minimalisme bien adapté au sujet : sur un fond blanc, les animaux sont représentés par  des taches de couleurs reliées par des traits noirs. Certaines illustrations demandent toutefois à être explicitées auprès d’enfants de 5 ou 6 ans.  ’autres  sont d’une remarquable expressivité.

 

La langue

Le récit est raconté au présent par des phrases courtes qui privilégient  les verbes d’action sauf dans les dernières pages où l’auteur nous offre un texte plus abstrait, calque du monologue de Shylock  dans Le marchand de Venise. C’est une langue simple et efficace.

 

L’intérêt du livre

Au-delà du charme des illustrations et de la simplicité de la trame narrative, on doit saluer ici un bon support pour évoquer avec des enfants d’un âge que je situerais entre 5 et 8 ans, la délicate question de l’immigration. Certes l’auteur épouse sans nuances le point de vue de Koko auquel le lecteur ne peut que s’attacher. On  peut regretter qu’il présente les pays d’accueil sous un angle assez inquiétant  – il y a quand même des autochtones qui apportent soutien et réconfort aux migrants –mais, malheureusement, le tableau qu’il dessine du parcours de ces personnes de leur terre d’origine à la nôtre ne manque pas de réalisme.

Si vous considérez, et c’est tout à fait votre droit, que la littérature doit développer l’imaginaire de nos enfants et les distraire, si les écrits « engagés » vous agacent, n’achetez pas cet album. En revanche, si vous pensez que nos enfants entendent parler d’immigrés, de réfugiés, de clandestins et qu’il vaut mieux les aider à comprendre ce qui se passe, Koko au pays des Toutous vous aidera à aborder ces questions avec eux, quitte à leur donner, si vous le souhaitez, une vision moins pessimiste du monde.