Emploi

Avenir du CPF : tendances et perspectives pour la formation professionnelle

Un décret tombé en avril 2024 resserre les mailles du Compte personnel de formation : désormais, la plupart des utilisateurs devront mettre la main à la poche, sauf cas d’exception. Ce tour de vis intervient alors que, pour la première fois, les validations de dossiers marquent le pas depuis la création du dispositif. Les organismes de formation, bousculés par cette nouvelle donne, revoient leurs modèles tandis que les entreprises reconsidèrent leurs paris sur les compétences de leurs équipes.

La réforme ne fait pas dans la dentelle : historiques comme nouveaux venus sur le marché doivent revoir leurs copies. Pourtant, au milieu de cette instabilité, certains y voient l’occasion de repenser l’offre et de préparer le terrain pour les besoins de demain.

Panorama 2025 : chiffres clés et mutations de la formation professionnelle

L’année 2025 fait bouger les lignes de la formation professionnelle française. Les derniers bilans l’attestent : près de 33 milliards d’euros sont injectés chaque année dans le secteur, entre investissements d’entreprises, financements publics et contributions des organismes dédiés. Ce chiffre dit tout du poids stratégique de la formation dans un marché du travail en pleine évolution, où environ 15 millions de salariés et 5 millions de demandeurs d’emploi accèdent, chaque année, à une action de formation.

Face à cette réalité, les organismes de formation réorientent leurs offres. L’essor du digital bouleverse les formats pédagogiques : formations à distance, alternance, tout s’accélère. Les demandes explosent dans le numérique, la santé ou la transition écologique, tandis que les publics éloignés de l’emploi bénéficient d’un accompagnement renforcé, notamment via le plan d’investissement dans les compétences (PIC).

Quelques données pour mieux comprendre l’ampleur du phénomène :

  • En 2024, on recense près de 80 000 organismes de formation actifs.
  • Plus de 1,2 million de parcours ont été financés via le CPF sur l’année.
  • Le financement public couvre 55 % de l’ensemble, le reste venant des entreprises et de fonds mutualisés.

Trois grandes tendances s’affirment : la généralisation des technologies immersives, la montée des compétences transversales et la participation accrue des entreprises au financement de la formation professionnelle. Dans le même temps, l’accès des publics fragilisés reste sous surveillance : l’équité sur le marché du travail n’est pas négociable.

Quelles évolutions pour le CPF face aux réformes et nouveaux financements ?

Depuis la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel, le compte personnel de formation (CPF) reste sur le devant de la scène. Les réformes successives l’ont métamorphosé : accès facilité via Mon Compte Formation, offre de formations éligibles élargie, rôle renforcé des opérateurs de compétences (OPCO). Les chiffres parlent : en 2024, le CPF a permis de financer plus de 1,2 million de parcours.

Au cœur des débats sur le projet de loi consacré au financement de la formation professionnelle : qui décide, qui paie, qui contrôle ? La caisse des dépôts reste la pièce maîtresse du dispositif, mais les règles d’accumulation des droits évoluent. Plusieurs scénarios sont sur la table : implication renforcée des employeurs, plafonnement de certaines formations, recentrage sur les formations qualifiantes et certifiantes. Le dialogue social s’anime, chacun cherchant la formule la plus solide pour accompagner la progression des compétences et sécuriser les parcours.

Les organismes de formation, confrontés à ces bouleversements, se réinventent. Ils misent sur le référencement, la qualité, l’anticipation des évolutions réglementaires. Côté salariés, le réflexe CPF s’ancre : ils consultent leur compte, visent les certifications reconnues, cherchent à valoriser leur expérience sur le marché. Les OPCO jouent leur rôle de conseil et d’accompagnement, en particulier auprès des entreprises.

Groupe d etudiants en discussion dans une salle de formation

CPF : un levier d’avenir pour les salariés et les entreprises

Le compte personnel de formation s’est imposé comme un outil incontournable pour l’acquisition de nouvelles compétences et la performance. Pour les salariés, le CPF offre un accès à un large éventail de formations professionnelles : compétences numériques, certifications transversales, reconversion… Sa souplesse permet à chacun d’adapter son parcours, d’imaginer une évolution interne ou de se préparer à rebondir.

Les entreprises, elles, y voient un levier pour fidéliser et stimuler l’innovation. Le plan de développement des compétences facilite ces investissements. Dans des secteurs où le marché du travail se transforme à vive allure, le CPF devient un atout pour accompagner les mutations et renforcer l’employabilité. Il s’intègre dans une politique RH qui fait la part belle à l’équilibre entre besoins de l’organisation et attentes individuelles.

Voici comment différents acteurs tirent parti du dispositif :

  • Pour les demandeurs d’emploi, le CPF contribue à lever les obstacles à l’accès à l’emploi en finançant des parcours certifiants.
  • Pour les organismes de formation, il agit en moteur de transformation : digitalisation, recours à la réalité virtuelle, adaptation continue aux exigences du marché.

La dynamique du CPF s’inscrit dans un écosystème vivant et interconnecté. OPCO, caisse des dépôts et institutions publiques renforcent ensemble leur action. Les données 2024 confirment l’essor de Mon Compte Formation : le nombre de dossiers validés ne cesse de croître, preuve d’un réel engouement pour la maîtrise de son parcours et la sécurisation de son avenir professionnel.

Reste à savoir jusqu’où ce mouvement portera la formation professionnelle, et si, demain, chacun saura saisir la main qui lui est tendue pour façonner ses compétences, et sa trajectoire.