Comment préparer la rentrée scolaire

La dernière semaine de vacances a commencé  et, pensant à votre enfant ,  vous vous sentez pris(e) de remords : « J’aurais quand même pu le faire travailler un peu ! ». Et se forme en vous le désir de rattraper, dans les huit jours qui viennent, tout le temps soi-disant perdu. Est-ce possible, Utile, souhaitable ? Autrement dit comment préparer la rentrée ?

Préparer la rentrée :

– ce n’est pas mener des révisions au pas de charge

– encore moins anticiper sur l’année qui vient

c’est surtout se mettre en condition pour réussir l’année qui va débuter

 

I. Mener des révisions au pas de charge

Vous pouvez vous trouver dans des situations différentes :

1.Votre enfant rencontre des difficultés dans un domaine et vous vous reprochez de ne pas le lui avoir fait travailler durant les vacances. Vous pouvez revoir avec lui, ou demander à quelqu’un de revoir avec lui, les bases de cette discipline mais n’allez pas plus loin. Il est illusoire de penser que d’un coup il va pouvoir assimiler en quelques heures ce qui l’a mis en peine pendant l’année.

2.Votre enfant avait l’an dernier un niveau convenable dans tous les domaines mais il n’a pas travaillé durant l’été. Réjouissez-vous d’abord d’avoir un enfant normal et soyez bien convaincu que la plupart de ses camarades se trouvent exactement dans la même situation.

  • Vous pouvez certes l’inviter à effectuer quelques exercices de ce cahier de vacances qu’il vous a demandé d’acheter avec insistance en juin et qui, passé les quatre premières pages, est resté fermé quelque part dans sa chambre. Mais pas d’exhortation à un rattrapage intensif : « Puisque tu n’y as pas touché, tu feras trois double-pages par jour ! » Rappelez-lui qu’il aime tel ou tel domaine et proposez-lui de chercher les activités proposées dans le cahier. Si vous avez du temps, repérez-les avec lui. Ayez bien en tête qu’il ne s’agit pas de l’entrainer mais de le remettre dans le bain de l’activité scolaire.
  • Si vous n’avez pas fait l’acquisition du cahier de vacances ne vous laissez pas tenter par un retour aux traditions : dix opérations par jour et une dictée prise au hasard dans un vieil ouvrage scolaire ou dans un classique de notre littérature. Les séances risquent fort de virer au cauchemar.

II. Anticiper sur l’année qui vient

Certains parents anxieux peuvent avoir la tentation de faire prendre un peu d’avance à leur enfant en entamant le programme de l’année qui va débuter ; vous pouvez vous-même être confronté à cette demande émanant de votre enfant, un bon élève déjà soucieux de ses résultats scolaires.

On a ainsi des élèves qui récitent l’alphabet ou la suite des nombres jusqu’à 50 en entrant en section de grands, qui effectuent des additions à retenue avant le CP ou qui lisent l’alphabet cyrillique avant d’avoir commencé l’apprentissage du russe en 4ème.

Disons tout de suite que ces apprentissages anticipés ne servent à rien et peuvent induire l’écolier ou le collégien dans une illusion de facilité qui les amènera à relâcher leur attention. Réviser tranquillement ce qui a déjà été appris suffit à occuper une fin de vacances, inutile d’en rajouter !

Alors que peut-on faire ?

III. Se mettre en condition pour réussir l’année qui vient

1.Une bonne condition physiologique 

C’est le moment de réhabituer votre enfant à une alimentation saine : il a sans doute fait comme nous tous des excès, de sucreries- gare au soda !- de cacahouètes, de chips… Rien de grave mais il vaut mieux manger de manière plus équilibrée pour aborder l’année scolaire.

Surtout, un écolier a besoin de beaucoup de sommeil et, si vous l’avez souvent  laissé se coucher tard pour profiter des soirées avec des cousins, des enfants de vos amis, il ne retrouvera pas spontanément et en un soir des heures d’endormissement convenables. Mettez  à profit les derniers jours de vacances pour réguler cet aspect important de la vie enfantine.

2.Une bonne condition psychologique 

Vous ne pourrez pas empêcher votre enfant de stresser un peu (« J’ai peur d’avoir une maîtresse trop sévère, de ne pas être avec mes copains… ») a fortiori  s’il change d’établissement ; c’est normal et formateur.

En revanche vous pouvez lui éviter certaines petites tensions dues à des questions matérielles ou à des maladresses.

  • Vérifier l’état de son matériel scolaire ; si vous avez fait les courses en juillet et lui avez confié le contenu, il se peut très bien qu’il ait perdu ou cassé quelque chose et qu’il n’ose pas vous le dire.
  • Assurez-vous qu’il dispose, pour le jour de la rentrée, de vêtements adaptés à la température. Il fera sans doute un peu frais le matin mais chaud dans l’après-midi : il faudra qu’il puisse enlever « une couche » sans se sentir mal à l’aise.
  • Et surtout gardez-vous de l’inquiéter avec des propos soulignant l’importance de l’année qui va commencer : « Le CP c’est du sérieux, tu vas devoir bien écouter ou c’est ta dernière année avant le collège, il faudra mettre des bouchées doubles… »

3. Une bonne condition intellectuelle 

Sans lui imposer des exercices scolaires qui lui gâcheront sa dernière semaine de vacances,  vous pouvez solliciter discrètement ses méninges en lui faisant écrire sous votre dictée  des listes de commissions ou de tâches domestiques à effectuer, en lui demandant de vous lire oralement un article sur un journal ou un blog pendant que vous êtes occupé à une activité matérielle.

Bien sûr, lui consacrer du temps pour lire un court roman avec lui, pour  partager des jeux de société qui obligent à réfléchir reste la meilleure préparation intellectuelle mais sans doute, pour vous aussi est-ce la rentrée et les occupations ne doivent pas vous manquer.

 

En vérité, le plus urgent, c’est de bien profiter avec lui de ces derniers jours de vacances

Bonne rentrée à vous et à vos enfants !