Comprendre une histoire simple (0)

Nous lisons beaucoup d’histoires à nos enfants. Sommes-nous certains que toujours ils les comprennent?
A la maison, nous nous préoccupons plus – et c’est tout à fait légitime – du plaisir qu’éprouve l’enfant à nous écouter dans ce moment que nous lui consacrons que de sa compréhension.
Ne l’oublions pas toutefois : aimer les histoires c’est bien, les comprendre c’est mieux.

Quelques remarques sur la compréhension de textes

1. La question de l’évaluation de la compréhension

A l’école élémentaire, les enseignants évaluent quasi-systématiquement la compréhension des textes que les élèves lisent eux-mêmes mais en maternelle, c’est plus délicat.
Quand on lit une histoire à une trentaine d’élèves assis autour de soi, il s’avère impossible de s’assurer que chaque élève a compris. Les maîtres et maîresses posent des questions sur ce qu’ils ont lu mais l’ampleur des effectifs, le fait que certains élèves réagissent bien plus vite que d’autres limitent la fiabilité de cette évaluation.

2. L’apprentissage de la compréhension

En outre, si un réel travail est conduit dès que les élèves savent lire et écrire pour évaluer leur compréhension de l’écrit, très peu d’activités sont menées pour aider les élèves à la construire.

On se comporte comme si la compréhension de l’écrit naissait automatiquement de sa fréquentation. C’est assurément une condition nécessaire mais malheureusement non suffisante.

3. Les difficultés de compréhension

Demeure le constat que sont amenés à faire des professeurs des écoles et des collèges : quelques élèves ne restent qu’à la surface des textes qu’ils doivent lire.
Souvent ils maîtrisent mal la lecture mais aussi ils butent sur des obstacles élémentaires parce qu’ils n’ont pas construit les bons réflexes d’analyse et de mémorisation face aux divers écrits auxquels ils ont été confrontés.
Laissons de côté les écrits documentaires que les élèves vont rencontrer en histoire, géographie, sciences… pour nous centrer sur les premiers écrits qu’ils découvrent, des contes, des récits plus réalistes faisant intervenir des animaux personnifiés, puis des nouvelles, plus tard des romans adaptés à leur âge et centres d’intérêt.
Combien d’enfants de cycle 3 se révèlent incapables, après une lecture, de répondre à des questions simples comme celles qui suivent ?

  • Qui est le personnage principal de l’histoire? Est-il sympathique ou déplaisant? Malin ou stupide? Change-t-il au cours de l’histoire?
  • Quels sont les autres personnages? Comment se nomment-ils? Qui aide le personnage principal? Qui l’empêche de faire ce qu’il veut?
  • Quelle est la situation initiale (le début de l’histoire)?
  • Quelle est la situation finale (comment finit l’histoire)?
  • Cette fin me convient-elle? Pourquoi?

Il y en a plus qu’on ne pourrait le croire : entre 15 et 20%.
Pour ces élèves, ardu sera l’ accès non seulement aux subtilités de la littérature mais encore au contenu des textes courants qu’ils auront entre les mains.

Souhaitons qu’il y en ait le moins possible, que l ‘on parvienne à leur faire surmonter leurs difficultés mais surtout pensons à prévenir cette situation...

Je vous propose dans les articles qui suivent (comprendre une histoire simple (01, 02…) ) des textes et des fiches qui vous donneront une idée du genre de questions que l’on peut poser à son enfant après une lecture.

Prendre l’habitude – sans transformer en pensum un moment de plaisir – de cette forme d’échange avec lui autour des lectures que vous lui offrez puis qu’il sera à même de faire tout seul, lui crééra les réflexes propres à l’armer des outils de compréhension de l’écrit.

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